Moussa Mara condamné à deux ans de prison pour soutien aux opposants
ACTUALITÉS/MALI
Zoumana Sanogo
10/29/20251 min read


Le 27 octobre 2025, une cour de Bamako (Mali) a condamné l’ancien Premier ministre Moussa Mara à deux ans de prison pour avoir exprimé publiquement sa solidarité avec des opposants emprisonnés de la junte militaire. Cette décision a suscité une vive émotion au sein de la population malienne et parmi les observateurs étrangers qui suivent de près la situation politique dans le pays. En effet, ce jugement illustre la tension croissante entre le gouvernement actuel et une partie de la société civile, qui continue de revendiquer des droits fondamentaux et une gouvernance démocratique.
Le verdict comprend un an ferme sans possibilité de libération conditionnelle, suivi d’un an de peine suspendue, ainsi qu’une amende de 500 000 francs CFA (≈ 888 $). Cette condamnation, qui pourrait sembler excessive aux yeux de certains, est perçue par le régime comme un moyen de stopper toute forme d'opposition à leur autorité croissante. La lourdeur de la peine a choqué de nombreuses personnes, y compris des avocats de la défense et des activistes des droits humains qui dénoncent les dérives autocratiques du pouvoir.
Les motifs retenus sont d’« atteinte à l’autorité de l’État », « incitation à la désobéissance publique » ou encore « affaiblissement du crédit de l’État ». Ces accusations illustrent la vigilance du gouvernement à l'égard de toute critique potentielle. De nombreux analystes s'accordent à dire que cette décision pourrait avoir un effet dissuasif sur d'autres personnalités politiques ou citoyens susceptibles de s'exprimer contre la junte, redoutant à leur tour des conséquences similaires.
L’affaire concerne un message publié en juillet 2025 sur les réseaux sociaux, dans lequel Moussa Mara affirmait : « Aussi longtemps que dure la nuit, le soleil finira évidemment par apparaître ! Nous nous battrons par tous les moyens pour que cela arrive le plus tôt possible. » Cette citation puissante a touché un large public et est devenue un slogan pour ceux qui aspirent à un changement positif dans le pays, montrant la résilience du peuple malien face à l’adversité. Il avait effectué une visite auprès de détenus critiques de la junte, soulignant ainsi son engagement envers la justice et les droits de l'homme, même au péril de sa propre liberté.
Cette condamnation s’inscrit dans un contexte de renforcement du pouvoir de Assimi Goïta et de la junte malienne, après les coups d’État de 2020 et 2021, et la prolongation de son mandat de cinq ans malgré les promesses de retour au civil. Cette situation a engendré un climat de méfiance envers les institutions étatiques et a exacerbé les tensions entre différentes factions du pays, rendant l'avenir politique incertain et préoccupant.
Des organisations internationales de défense des droits humains, comme Amnesty International, ont dénoncé cette décision comme « une nouvelle étape de la répression des voix dissidentes » et ont appelé à la libération de Moussa Mara. La tension entre les défenseurs des droits humains et le gouvernement pourrait atteindre un point critique si le climat actuel de répression se poursuit. De nombreux observateurs craignent que cette situation ne mène à un cycle de violence et de représailles, affectant encore davantage la stabilité du pays. Les appels à un dialogue pacifique et à une réconciliation nationale n'ont jamais été aussi pressants.
